Vivre en autarcie sur son terrain avec sa serre ? Ne plus aller en magasin et ne plus dépendre de personne ? Installer une serre dans le jardin et nourrir toute sa famille ?
Qu’en est-il réellement de la production chez soi ? Où se situe la vérité, entre le champ de 6 hectares pour nourrir 4 personnes, le jardin de 50m² qui permet l’autonomie ou encore la forêt nourricière en permaculture sans rien faire ? L’objet de cet article est de remettre un peu de réalisme dans les concepts et les idées reçus au sujet de l’autonomie alimentaire.
L’autonomie alimentaire avec son potager ?
Avant d’aborder ce qu’il est possible de faire avec un potager ou une serre, il est bon de parler de ce qu’il n’est pas possible de faire. D’abord, revenons aux fondamentaux : qu’est-ce qui nous nourrit ?
En résumé, le corps a besoin d’abord d’énergie (calories) que l’on trouve dans les glucides, les protéines et les graisses. Viennent ensuite les éléments utiles au fonctionnement de l’organisme (vitamines, minéraux et oligo-éléments). Le besoin va être très différent selon l’activité physique de la personne et selon la saison. Les métiers manuels et physiques ou en extérieur sont plus gourmands en calories. A l’inverse, être sédentaire en télétravail n’implique pas le même besoin.
On estime le besoin moyen à 2000 kcal par jour par personne. Or, on retrouve d’abord les calories dans les huiles, les oléagineux (noix, etc.), les céréales, le miel, la viande, les œufs, etc. A titre d’exemple, pour 100g consommés, l’huile de tournesol amène 900 kcal, du pain ou des pâtes 350 kcal, du houmous 140 kcal, des haricots 100 kcal et de la tomate 18 kcal.
Produire de l’huile ou des céréales
Ce n’est donc pas dans le potager ou dans une serre qu’il faut s’attendre à produire des calories . L’autonomie nécessite qu’on l’aborde de façon écosystémique en recherchant la diversité. L’autoproduction d’huile et de céréales n’est pas impossible, mais requiert de la surface, du temps et des équipements. Pour l’huile, il faut prévoir de planter un noyer, un noisetier, un olivier, etc. et d’investir dans un pressoir manuel ou électrique. Pour les céréales, la culture de blé à petite échelle est possible, tout va dépendre du degré d’implication. Mesurez bien le temps à y consacrer et l’investissement en matériel. Pour une petite production de céréales, on peut aussi songer à produire du quinoa, même si sa teneur en calories est plus faible.
En revanche, la culture sous serre et la culture en bac devient intéressante pour produire des légumineuses. Par exemple, la culture de pois chiche, de lentilles ou encore de fèves constitue un apport utile en calories, glucides et en protéines végétales. Il est possible d’espérer plusieurs dizaines de kilos par m² de pois chiche dans une culture en bacs de permaculture.
Pour un foyer bien occupé par le travail, les enfants et les activités du quotidien, etc., mieux vaut se focaliser sur les fruits, les légumes et les aliments nutritifs. Dans ce cas, laissez le soin de la production de céréales à votre agriculteur favori.
Autonomie en fruits et légumes, jusqu’où ?
Par ici les légumes
Concrètement, avec une serre Myfood Family Production de 22m2 équipée de 6 bacs de permaculture (module perma) et de vingt-quatre tours verticales en aquaponie (avec module extension) – Investissement : 13 000€ TTC – voici la productivité à prévoir :
Et si les kilos ne vous parlent pas, ceci correspond à une couverture en légumes de 60 à 80% par an pour 3 à 4 personnes. Soit une autonomie approximative de :
🥬Légumes feuilles (salades, choux, épinards, etc.) = 100%
🍅Légumes fruits (tomates, concombres, aubergines, etc.) = 100%
🥦Légumes fleurs (artichaut, brocoli, etc.) = 75%
🌿Légumes tiges (fenouil, chou rave, céleri, etc.) = 100%
🧅Légumes bulbes (poireaux, oignons, ail, etc.) = 90%
🥕Légumes racines (carottes, radis, betterave, etc.) = 60%
🫘Légumineuses (haricots, fèves, etc.) = 50%
🍃Aromates (basilic, persil, ciboulette, etc.) = 100%
Pour compléter la production de légumes qui ne se cultivent pas sous serre (légumes racines ou légumineuses supplémentaires, pommes de terre, potirons, etc.) et viser une autonomie familiale de 100%, il est recommandé d’ajouter des grands bacs de permaculture en extérieur et un kit pour tubercules pour des topinambours ou patates douces.
Pour en savoir plus sur le retour sur investissement d’une serre Family, lisez notre article à ce sujet.
Bien entendu, ces ratios varient selon le régime alimentaire de chacun qu’il convient d’adapter selon vos besoins. Par ailleurs, il est fortement recommandé d’investir dans un stérilisateur et des bocaux pour conserver les récoltes abondantes de l’été.
Et les fruits alors ?
Il est très facile de cultiver certains fruits sous serre, notamment des fraises, des melons, des pastèques, du raisin, etc. Ils trouveront leur place facilement en aquaponie ou dans les bacs. La serre (notamment avec une extension) permettra aussi d’abriter vos plantes méditerranéennes en pot : citronniers, orangers, pamplemoussiers ou mandariniers.
Maintenant, pour une production importante qui permette de viser l’autonomie en fruits, il est indispensable de prévoir plusieurs arbres fruitiers sur votre terrain (pommes, poires, prunes, etc.) et de pratiquer des méthodes de conservation pour l’hiver.
Pour les protéines, comment produire chez soi ?
Pour la production de protéines, voici les options qui s’offrent à vous:
Elevage de poissons comestibles
Le grand avantage de l’aquaponie, au-delà de ses bénéfices environnementaux, c’est de pouvoir élever des poissons et les manger. Il faut bien choisir la variété selon votre climat et les périodes de l’année. Bien nourri, un poisson d’élevage peut atteindre facilement 500g en une année (taille maxi). Vous pouvez donc espérer produire jusqu’à une trentaine de kilos par an de poissons.
Vous pourrez introduire des poissons au fur et à mesure de l’évolution de votre système de production, consultez nos recommandations pour choisir les poissons et les introduire dans le système. Avec un peu d’expérience et de réussite, vous pourrez ensuite choisir de passer sur du poisson comestible avec la carpe pour toutes les saisons, de la truite pour l’hiver ou encore du tilapia en été.
L’œuf ou la poule ?
Une autre manière de s’approvisionner en protéines facilement c’est la mise en place d’un poulailler. Il est commun pour ceux qui n’ont jamais eu de poules d’avoir un a priori sur l’élevage. En réalité, si vous installez un poulailler bien configuré avec porte automatique, nettoyage simple, distribution d’eau et de graines, les poules ne sont vraiment pas une contrainte. Ce n’est ni chronophage, ni bruyant, ni odorant. Il est simplement recommandé de leur laisser suffisamment de place et d’herbe. Vous aurez ainsi en moyenne un œuf par poule par jour (de qualité bien supérieure à celle du supermarché), et vous pourrez donner aux poules tous vos restes de cuisine, pratique !
Regardez du côté de chez Omlet pour des conseils intéressants et des poulaillers innovants.
Vitamines, minéraux et oligo-éléments
On sous-estime le besoin en apport des vitamines, minéraux (calcium, magnésium, etc.) et en oligo-éléments (fer, cuivre, zinc, etc.). Et par ailleurs, on surestime aussi beaucoup le contenu nutritif de nos aliments frais achetés aujourd’hui, même en magasin bio ou sur son marché local. L’appauvrissement des sols, les semences modifiées et la monoculture induisent fatalement une diminution importante des micro-nutriments essentiels. Il est donc important de consommer des aliments ultra-frais et nutritifs. En complément, des « superaliments » sont conseillés pour aboutir à une alimentation intégrale et équilibrée.
Production de spiruline à domicile
La solution « miracle » pour un apport vitamine A, B, en fer, iode, etc. : la spiruline fraîche. Nous en avons déjà parlé dans un article récemment : « La spiruline, un super aliment » et nous en reparlerons prochainement dans un article dédié. Vous pouvez trouver plus d’informations sur notre module de production à travers notre fiche produit Module Spiruline et le commander sur notre boutique directement.
Culture de micro-pousses
Pour terminer, les micropousses constituent un superaliment incontournable et permettent de compléter et diversifier son autonomie alimentaire. Le terme de « micropousses » correspond au deuxième stade de germination. Elles se différencient des graines germées par leur stade de croissance plus avancé. Il faut savoir que 30 g de jeunes pousses de brocoli apportent une quantité d’antioxydants équivalente à 1 kg de brocoli mature ! Pour en savoir plus sur les espèces, les caractéristiques et l’apport nutritif des micropousses, prenez le temps de consulter notre wiki à ce sujet.
En résumé
En résumé, l’autonomie alimentaire vous sera facile d’accès pour les fruits et les légumes, les protéines, mais toutefois plus complexe pour les aliments riches en calories tels que les céréales ou les huiles. Notez enfin que le régime occidental est en général aujourd’hui bien trop calorique. Nous mangeons souvent au-delà du nécessaire. Davantage de sobriété alimentaire nous aiderait à être rendre plus résilient et plus autonome.
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